Goutte à goutte
Ni fusion, ni transfusion ni perfusion,
encore moins d'effusions au fond d’un verre à goutte.
La goutte dont je vous cause me cause dégout de mes ragouts, et se tient, rougeoyante, luminescente et presque phosphorescente, mais surtout crucifiante en l’articulation bloquée, enflée, boursouflée, de mon gros orteil gauche.
Un comble, pour moi qui suis – bien obligé, d’une sobriété exemplaire depuis désormais plus d’un mois. Point d’excès de table, nulle consommation de boissons alcoolisées d’aucune sorte qui puisse expliquer cette misère où ma mise erre.
Nib de tout ça.
En effet, je dois mes douleurs à une réaction post opératoire de mon « catabolisme ». Mot savant à moi offert, aux fers, par la science médicale. Mais y cale où ça ? Si j’ai bien compris, mon organisme en plein délit des sens en la déliquescence de ma convalescence élimine ses toxines. Intox innée, vu que l’acide urique de mes lacis doriques s’accumule en mes reins, point sereins, (ni serins) qui ne sont pas d’airain.
Et c’est pas « rin », dit le parrain du saurien qui n’en sait rien.
Or donc, depuis trois jours, vive l’abbé Quille et ses béquilles, et j’avance à pas menus et fort comptés vers une guérison guère à l’horizon. D’un max de colchiques on fit des comprimés de Colchimax.
Mais qui diable est ce con primé ?