Etrange rendez-vous
On s’y rend à reculons, dans l’état d’esprit d’un condamné à mort prêt à entendre la sentence. Pourtant, en toute objectivité, le professeur bistouri est précisément celui qui peut vous sauver la mise. C’est tout à la fois un juge, un procureur, l’avocat de la défense, Zorro et Robin des bois.
Que sais-je de plus ?
Assez peu en vérité. L’opération est nécessaire et devra être programmée à court terme. Quand ? On saura bientôt, après la case scanner, un rendez-vous chez le cardiologue et une rectoscopie, à ne pas confondre avec la radioscopie de Jacques Chancel.
J’en chancelle d’avance.
Le tout dans les plus brefs délais, qui sont rarement, on le sait, les plus longs des beaux. Avec, en ligne de mire, ce mortel monologue : métastases or not métastases, that is ze question. Et comme on ne fera pas d’Hamlet sans se passer d’eux, les membres du corps médical se mobilisent. Dans le même élan où, pour ce qui me concerne, il est fort probable que je m’immobilise pour quelques temps dans un lit d’hôpital.
Seule certitude : c’est lorsque l’on aura sorti la « pièce », et après analyse, que l’on saura s’il y aura moyen de m’inscrire quelques kilomètres au compteur.
Ah, autre avancée : le fongus, il est sur la charnière entre le colon et le rectum.
Et moi je me sens un peu gond.